Après notre semaine sportive, il est temps de se diriger vers l’est pour découvrir une autre partie du pays. Au programme, canyon, et balades autour de Jyrgalan, village champêtre qui pourrait presque se situer en Suisse!
Carnet de voyage
23 mai 2019 – A la découverte du Fairy Tail Canyon
Nous voici désormais à Bokonbayevo, petite ville non loin du lac Issy Kul. Nous avons décidé ce matin de nous rendre au canyon de Skazka, surnommé dans les environs le « Fairy Tail Canyon ».
Après avoir négocié du mieux qu’on pouvait notre taxi partagé (et oui, nous ne parlons toujours pas russe !), nous prenons la route longeant Issy Kul. La rive est particulièrement sauvage. Nous apercevons seulement quelques hôtels en construction qui semblent livrés à eux-mêmes, alors que d’autres paraissent complètement vides…
Nous savons que la rive nord est beaucoup plus touristique, notamment envahie de Russes en été, mais ici nous avons vraiment l’impression de traverser des villes fantômes, sensation pour le moins étrange. Pourtant, le bleu turquoise du lac donne envie de s’y arrêter.
Au milieu de nulle part, ou presque, notre chauffeur nous dépose au bord de la route. Il est l’heure pour nous d’aller voir à quoi ressemble ce fameux canyon.
Nous marchons les premières centaines de mètres sur un chemin de terre ocre. Mais celui-ci en cul-de-sac et il nous faut à présent explorer le canyon pour de bon. Nous escaladons la pierre glissante jusqu’à ce qu’un panorama saisissant s’offre à nous !
La roche déploie un camaïeu de rouge ocre aux arrêtes pointues et vertigineuses. Quelques arbustes verts foncés ont trouvé leur place dans le paysage. Le lac turquoise ainsi que le ciel un ton plus clair, bordés de nuages blancs offrent un contraste saisissant digne d’un tableau de maître !
Nous passons un moment seules au monde à apprécier ce paysage surréaliste avant de rebrousser chemin.
Au bord de la route, une seule manière de retourner au village, faire du stop. Il nous faut pas deux minutes pour trouver… une marshrutka ! Quelle chance !
De retour à Bokonbayevo, nous partons récupérer nos sacs pour reprendre la route direction Karakol.
Karakol est le lieu de départ de plusieurs treks, dont celui d’Ala Kul, un autre lac d’altitude. Toutefois, nous avons dû clairement abandonner, le col pour y accéder étant encore enneigé lorsque nous y étions.
Vu le mauvais temps prévu les jours suivants, nous décidons de nous accorder du temps pour nous, en fréquentant notamment l’un des plus jolis cafés que j’ai pu faire lors de mon voyage.
Nous avons quand même prévu une activité, aller voir la fabrication du pain traditionnel kirghize !
Rendez-vous à 7h30 à la boulangerie pour aider à façonner ces pains en forme de couronne et ultra moelleux à l’intérieur. Après les avoir vu cuire dans un four traditionnel, nous avons pu en récupérer chacune un encore tout chaud ! Le petit déj était compris dans notre tour. Un régal !
26 mai 2019 – En route pour Jyrgalan
Après ces quelques jours de repos, nous décidons de partir pour Jyrgalan, petite vallée à environ deux heures de Karakol. Le lieu n’est pas encore très touristique, mais il commence à se développer.
Pour y aller, un seul moyen : la marshrutka, encore et toujours. Et comme il y en a seulement deux par jour, nous décidons d’arriver à l’arrêt du bus 30 minutes avant. Et là, quelle n’est pas notre surprise de voir qu’elle est déjà pleine !
Les Kirghizes nous font une place sur les 4 sièges à l’arrière. Je me retrouve avec Valentine à ma gauche, un vieux monsieur à ma droite, et moi, une demi-fesse sur le siège. Le trajet risque d’être long… Mais nous n’avons encore rien vu, car la marshrutka continue de se remplir. Pire, sur la route on embarque encore et toujours des gens au passage ! C’est à se demander comment autant de monde peut tenir dans un espace aussi restreint.
Nous arrivons finalement au village qui se résume à deux rues toutes boueuses. Ici, il ne faut pas s’attendre à grand-chose. Quelques guesthouses ont fait leur apparition, mais ni café, ni restaurant, ni supermarché, rien ! Nous sommes coupées du monde ou presque !
Les hôtes de notre guesthouse nous accueille cependant à bras ouverts. En plus du logement, nous pouvons demander les soupers et même des box pour le dîner si nous partons en balade.
Le souper est encore une fois typiquement kirghize (nous gardons les portions gargantuesques), et nous allons nous coucher le ventre au bord de l’explosion.
27 mai 2019 – Un petit tour et puis s’en va…
Ce matin, nous avons décidé de nous promener au bord de la rivière jusqu’à une cascade. Malheureusement, le temps n’est pas de la partie, ce qui ne nous décourage pas plus que ça, soit dit en passant. Après un petit déj à nouveau copieux – ou quand tu crois qu’il se résume à du pain, de la confiture et du cake avant qu’on t’amène les patates et le poulet – nous décidons d’attendre que la pluie se calme.
Nous sortons finalement en fin de matinée. Nous sommes ébahies par le décor : pour un peu, nous nous serions crues de retour dans notre pays natal !
Il n’y a guère que les chevaux sauvages qui détonneraient dans les pâturages suisses. La balade est agréable malgré le froid. Nous tentons de découvrir où se cache la cascade mais malgré la traversée quelque peu hasardeuse d’une rivière, aucune trace de celle-ci ! Nous décidons donc de revenir sur nos pas pour pique-niquer.
Nous serions bien restées sur cette grosse pierre plate à lézarder tout l’après-midi, mais le vent et les nuages noirs s’amoncelant au-dessus de nos têtes n’inaugurent rien de bon. Et en effet, nous terminons notre aventure du jour sous des trombes d’eau ! Vu le peu d’attractions aux alentours, nous nous retrouvons donc confinées dans notre chambre pour le reste de l’après-midi.
La vue pour notre pique-nique!
Heureusement, le soir nous réserve une jolie surprise : nous avons droit après souper à des danses traditionnelles kirghizes effectuées par deux jeunes filles amies de la famille.
Ce moment de joie et de partage me ravit une nouvelle fois.
28 mai 2019 – Journée de marche à travers les pâturages
Ce matin, le soleil est de retour et nous décidons de nous rendre à pied jusqu’à un lac de montagne. Encore une fois, le paysage nous fait penser à la Suisse et l’on aurait pu se croire aux Mosses ou aux Pléiades ! La montée jusqu’au lac n’est pas de tout repos, surtout qu’il n’y a pas de chemin existant. Nous devons nous balader plus d’une fois dans les pâturages gorgés d’eau, rendant l’avancée difficile.
Toutefois, le décor champêtre sous le soleil est de toute beauté. Nous ne rencontrons personne en chemin, si ce n’est vaches et chevaux. Chevaux d’ailleurs qui ont commencé à nous suivre, rendant la chose un peu flippante !
Nous arrivons juste à l’heure du dîner au lac. Un lac, soit dit en passant de loin pas exceptionnel ! C’est peut-être le problème, nous avons en Suisse des coins comme ceci vraiment magnifiques.
Heureusement que le chemin en valait la peine !
Nous redescendons ensuite gentiment au village, tout en essayant de continuer à éviter les prairies marécageuses. Je dis bien essayer car évidemment, avec la chance qui me caractérise, il fallait que ça m’arrive !
En tentant de sauter comme une gazelle pour éviter de trop m’enfoncer, j’avance un pied afin de prendre mon élan et là, bam, ma jambe s’enfonce de 20 centimètres dans la boue ! Je manque de m’étaler de tout mon long et prise d’un fou rire je tente de sortir de là ! Mais impossible de bouger, je suis obligée d’appeler Valentine à l’aide… Quand je parviens enfin à retirer ma jambe, c’est une coulée de boue que je découvre à la place et ça pèse trois tonnes !
Charmant!
Mi-sourire, mi-grimace, je tente de nettoyer cela comme je peux dans la rivière en contre-bas. Nous finissons ensuite gentiment notre marche en essayant de ne pas attraper trop de coups de soleil (encore une fois peine perdue !).
Arrivées à notre guesthouse, nous prenons une douche bien méritée avant notre dernier souper à Jyrgalan.
29 mai 2019 – Retour à Bichkek
Le réveil est tôt ce matin ! Nous devons en effet prendre la première marshrutka pour Karakol qui est à 7h30. Le but du jour : retourner à Bichkek, Valentine ayant son avion le 31 mai au matin.
Nous passons la journée entre marshrutkas et taxis partagés. Et si nous avions quitté la vallée de Jyrgalan sous un petit 10 degrés, nous arrivons en sueur à Bichkek. Il y fait plus de 30 degrés et nous retrouvons les voitures, le bruit et la pollution. Notre petit village perdu dans sa montagne nous paraît déjà bien loin !
Nous passons le temps qu’il nous reste entre marché et café. Puis il est déjà temps pour Valentine de retrouver la Suisse.
Pour ma part, je reste encore quelques jours tranquilles à Bichkek avant de m’envoler pour une nouvelle destination, la Mongolie.
Infos pratiques
Logement :
Karakol :
Hostel Dom
Bien situé, nous avons eu droit à une chambre privée avec salle de bain. Cependant, il n’y avait pas de fenêtre dans la chambre, pouvant rendre l’endroit légèrement oppressant.
Prix par nuit/personne : 500 soms (env. CHF 7.-)
Jyrgalan :
Salamat Guesthouse
La famille était aux petits soins pour nous. La nourriture était copieuse et nous avons passé un excellent séjour là bas.
Prix par nuit/personne : 1000 soms (CHF 14.- env.)
Repas (souper): 400 soms (CHF 5.-)
Transports :
Bokonbayevo – Skazka Canyon : 100 soms (CHF 1.40.-)
Bokonbayevo – Karakol (taxi partagé) : 150 soms (2.10.-)
Karakol Jyrgalan : 140 soms (2.-)
Bokonbayevo – Bichkek (taxi partagé) : 350 soms (5.-)
Nourriture :
Où prendre un café à Karakol :
Fat Cat Karakol
Il s’agit d’un petit café avec une terrasse. La carte n’est pas grande mais leurs desserts sont bons.
Lighthouse Karakol
Il s’agit de mon café coup de cœur de ce voyage ! L’endroit est magnifique, avec ses hauts murs et sa carte du monde géante. Le piano et les sièges confortables complètent l’endroit.
Nous y avons pris le petit déjeuner, le café, le dîner et même le souper !
Où manger à Karakol :
Café Zarina
Restaurant kirghize, ils proposent toutes sortes de plats traditionnels, mais aussi des plats européens. Tout y est très bon dans des prix vraiment raisonnables !