Me voici désormais au Kirghizistan, petit pays d’Asie centrale fortement influencé par la Russie. Je partage cette aventure dans ce nouveau pays avec l’une de mes amies venue me rejoindre pour deux semaines. Nous débutons notre périple dans la région du lac Song Kul.
Carnet de voyage
15 mai 2019 – En route pour Kochkor
Je suis arrivée au Kirghizistan deux jours en arrière, le temps pour moi de prendre mes marques dans la capitale kirghize, Bichkek. C’est une ville avec une forte influence soviétique dans l’architecture (ce n’est donc pas très beau). Heureusement, il y a également beaucoup de parcs, rendant la balade bien plus agréable.
La population est majoritairement kirghize même si l’on retrouve beaucoup de Russes dans la capitale. D’ailleurs ici, tout le monde parle les deux langues. Quant à l’anglais, peu de monde le comprend, alors le parler ! Avec ma tête, je me fonds dans le décor, et l’on passe son temps à me parler en russe, même quand je dis que je ne comprends rien !
Mais aujourd’hui marque surtout le jour où l’une de mes amies, Valentine, me rejoint pour deux semaines. J’ai hâte de partager un bout de mon aventure avec elle ! Nous avons plusieurs passions communes dont les voyages. Après l’Australie et Prague, nous voici donc prêtes pour une nouvelle expérience !
Après être allée la chercher à l’aéroport, nous nous posons dans un café pour prévoir notre programme. Autant dire que le programme est passé à la trappe, ayant trop de conversations à rattraper ! Nous décidons tout même de notre première destination : la région de Kochkor, connue pour ses différents treks.
Pour s’y rendre, nous allons expérimenter le moyen de transport le plus commun au Kirghizistan : la marshrutka ! Sorte de mini-bus pouvant accueillir une douzaine de personnes (voir beaucoup plus !), il nous faut juste attendre que toutes les places soient prises pour pouvoir partir. Autant dire qu’il ne faut pas être pressé ! Nous avons un peu peur de nous faire arnaquer mais tout se passe bien, et nous n’avons « que » trente minutes à attendre avant de bouger.
Trois heures plus tard, nous débarquons à Kochkor ! Si l’on pouvait considérer Bichkek comme une ville passablement moderne, Kochkor est un petit village assez glauque, avec trois restaurants et quelques hôtels qui se courent après. Nous jetons notre dévolu sur Jailoo Hostel, dont nous avons entendu beaucoup de bien de leurs tours organisés.
Nous réservons donc trois jours de trek à cheval. Étant hors saison touristique, nous serons juste les deux, ainsi que notre guide et les chevaux !
L’aventure peut désormais commencer !
16 mai 2019 – Trek de Song Kul – Jour 1
9h : C’est parti pour notre première journée de trek à cheval. Le but de ces trois jours est de nous rendre à Song Kul, lac de montagne situé à 3000 mètres.
Pour cela, nous nous rendons d’abord en taxi à Kyzart, lieu de départ du trek. Nous avons également droit à notre premier repas kirghize traditionnel chez l’habitant.
La vue lors de notre trajet laisse déjà entrevoir la beauté des paysages auxquels nous auront droit ces prochains jours.
Nous débutons ensuite le trek à cheval. Pour vous remettre dans le contexte, mon expérience à cheval se limite trois cours pris à l’âge de dix ans, 1h en Tunisie, et 1h en Islande. Oh, et un tour en poney au cirque Knie! Autant dire pas grand-chose…
Si la première heure se passe bien, je me rends très vite compte qu’enchaîner 4-5 heures de cheval par jour va faire mal, trèèèèès mal ! Toutefois, c’est un sentiment incroyable que d’avancer pendant des heures dans les pâturages avec comme seule compagnie les chevaux sauvages.
D’ailleurs en parlant de cheval… Le mien est un jeune mâle fougueux à la recherche d’une belle jument… En effet, à chaque fois que l’on croise un troupeau de chevaux, il hennit, s’excite et tente de partir au galop s’accoupler ! Autant dire que ce n’est pas de tout repos pour moi. Et s’il ne tente pas de courtiser tout ce qui a quatre pattes, il pile toutes les trois minutes afin de brouter de l’herbe !! Tout va bien donc!
Nous continuons notre route pendant près de cinq heures afin d’arriver à notre campement pour la nuit.
C’est parti, mon cheval a repéré des juments à son goût!
Je m’écroule à moitié sur le guide en descendant de mon cheval, mon genou me faisant un mal de chien (une vieille douleur s’étant réveillée, et qui restera durant les trois jours, ma position sur le cheval exerçant une pression constante).
Il me faut dix minutes pour pouvoir commencer à marcher plus ou moins normalement. Quant à mes fesses, on n’en parle même pas, les deux prochains jours promettent !
Nous sommes accueillies par une famille qui nous offre le gîte et le repas. Ici, la tradition lorsque quelqu’un vous reçoit, c’est du thé noir, du pain et de la confiture maison. Autant le dire, c’est tout ce que j’aime et je sens que je vais me régaler à chaque fois !
La maison… et notre yourte pour la nuit!
Notre repas est lui composé d’une soupe de pâtes, de légumes et de bœuf. Tout ceci est très bon mais il n’est pas 20h, lorsque nous nous installons dans notre yourte. Heureusement, nous n’avons (et de loin pas !) épuisé nos sujets de conversations, ce qui nous tiendra éveillées encore quelques heures.
Nos lits quant à eux se résument à des couvertures à même le sol, et les toilettes sont à plusieurs centaines de mètres. Pour cette première nuit, je retiendrai une chose : le froid intense au point d’avoir dû empiler trois couvertures sur moi, tellement lourdes que j’avais l’impression d’être momifiée ! Mais ce n’était rien jusqu’au moment où il a fallu m’en débarrasser pour aller aux toilettes au milieu de la nuit à la lampe frontale !
17 mai 2019 – Trek de Song Kul – Jour 2
Ce matin le réveil est peu difficile surtout lorsque je tente de m’asseoir dans mon lit. Je ne peux retenir une grimace! Dire que ça me fait mal alors que mon postérieur repose sur quatre couvertures, je n’ose à peine imaginer ce que cela sera sur le cheval, d’autant plus qu’il s’agit de notre plus grosse journée : six heures au programme ! Un coup d’œil du côté de Valentine me permet de constater que ce ne se passe pas forcément beaucoup mieux pour elle !
Après un copieux petit déjeuner, nous prenons la route avec comme but du jour atteindre le lac Song Kul. Mais pour cela, nous devons d’abord passer un col situé à 3’400 mètres. Alors évidemment, ça grimpe, les chevaux soufflent, mon genou souffre mais je serre les dents pour pouvoir profiter du spectacle : ce n’est pas tous les jours que l’on vit une aventure pareille. 2h30 de montée plus tard, nous parvenons enfin au sommet du col. La vue qui s’offre à nous est spectaculaire : nous apercevons Song Kul, encore un partie gelé, étant relativement tôt dans la saison.
Nous redescendons gentiment en direction du lac où nous attend notre campement de yourtes. S’il est un peu plus grand que le jour précédent, il est encore très peu habité. Deux familles seulement sont déjà là. En été, il s’agit d’un véritable camp, plein de touristes et de familles kirghizes présentes avec leur bétail.
Aujourd’hui, nous sommes au calme. Nous expérimentons un nouveau plat typique, le beshbarmak. Il est composé de nouilles, de viande et d’oignons. Ce n’est pas mauvais, mais cela manque un peu de goût, d’autant plus que les pâtes sont beaucoup trop cuites. Pour couronner le tout, on nous a servi des assiettes tellement immenses qu’on était prête à exploser !
Du coup, ni une, ni deux, nous décidons de nous poser dans l’herbe pour une sieste digestive avant une nouvelle balade à cheval de deux heures au bord du lac.
Nous passons le souper et la soirée avec les trois seuls autres touristes : deux Français et un Japonais. Quelques parties de cartes plus tard et nous allons nous coucher pour une nuit bien méritée dans notre yourte !
Quelle vue incroyable!
18 mai 2019 – Trek de Song Kul – Jour 3
Nous entamons ce matin notre dernière journée à cheval. Il était temps, car je savais que ce serait pour moi la plus difficile. En effet, nous retournons aujourd’hui dans la vallée à Kyzart. Une longue route en descente nous attend, vraiment pas le mieux pour mon genou. De plus, en milieu de matinée, une légère bruine a décidé d’être de la partie.
Le heures passent et les paysages défilent, et je craque après quatre heures de temps. Je fais la dernière demi-heure en voiture pendant que Valentine et le guide rentrent au galop !
Un dernier repas chez l’habitant,et nous arrivons passablement éprouvées à notre auberge. Nous prenons une douche plus que méritée puis nous sortons souper au seul resto du coin avant de nous écrouler de fatigue!
19 mai 2019 – Journée récup!
Aujourd’hui, pour nous remettre de nos émotions et des courbatures en tout genre, nous décidons de passer notre journée dans un café. Comme si nous n’avions pas assez discuté ces derniers jours, nous passons toute la journée à refaire le monde ! Et qu’est ce que cela fait du bien ! Car demain, une nouvelle aventure nous attend…
Infos pratiques
Où dormir à Kochkor:
Jailoo Hostel : Situé quasi en face des arrêts des marshrutkas, il n’y avait personne quand n’y étions. Nous avons eu droit au dortoir pour nous toutes seules !
Si les toilettes et la douche ne sont pas les meilleures que j’ai eues, cela reste tout à fait correct.
Prix de la nuit/personne : 350 soms (CHF. 5.-)
Où manger à Kochkor :
Vous n’aurez pas vraiment de choix… Nous avons testé celui près de l’auberge et sommes retournées à chaque fois là-bas !
Retro Restaurant : Il s’agit d’un restaurant kirghize. Tout ce que l’on a goûté était cependant excellent pour un prix plus que correct.
Mon coup de cœur : Le bœuf aux légumes sur l’ardoise. Il s’agit du meilleur que j’ai eu au Kirghizistan.
Prix : env. 300 soms par plat (CHF. 4.30.-)
Trek à cheval :
Nous avons pris le trek avec Jailoo. Différentes options s’offraient à nous (guide anglophone ou non, transfert à Kyzart). Le prix peut donc légèrement varier. Nous avons cependant été très satisfaites de notre épopée, tant par les logements que les chevaux.
Prix : 10’130 soms (145.-)
Le prix comprend : Le transfert à Kyzart, le guide (non anglophone), tous les repas, le logement pour deux nuits et les chevaux. Un prix tout à fait correct.